lundi 10 mai 2010

le sud (suite)







De toutes ces iles et mouillages, les Tobagos cays sont sûrement les plus célèbres et leur réputation n'est d'ailleurs en rien usurpée.
Le seul problème, c'est que nous sommes arrivés aux "Cays" pendant les vacances de Pâques!
Les mouillages étaient bondés et dans ce cas là, il ne faut pas arriver trop tard pour pouvoir mouiller dans de bonnes conditions: la règle consiste à arriver en début d'après midi pour être sur d'avoir de la place.
Aux Tobagos on mouille derrière la barrière de corail dans des fonds de sable blanc avec deux mètres d'eau sous le bateau.
Surprise en arrivant, il y avait tellement de bateaux au mouillage que l'on ne voyait plus l'horizon devant nous! Et quand on imagine qu'il y a deux ou trois kilomètres de barrière face à l'océan, on a du mal à y croire!
Bondé de monde et surtout des catamarans de location. A croire d'ailleurs que le catamaran a été inventé pour les antilles tellement il y en a dans ces eaux!
En fait rien de gênant de voir ces bateaux de location, sauf que le comportement du marin locataire n'a rien à voir avec celui du marin propriétaire!
Presque deux mondes et en tous les cas, deux approches tellement différentes.
D'un coté des consommateurs et de l'autre des utilisateurs respectueux et avec un sens marin.Surtout n'allez pas croire que les locataires sont tous les mêmes et à mettre dans le même sac: il y a aussi des gens sympas et corrects.
Le locataire arrive et se met là ou il veut sans aucun scrupule de savoir s'il gène ou si son bateau va aller taper contre les autres!
Il met son ancre au fond de l'eau souvent n'importe comment et deux minutes après il est à se baigner sans se soucier de son bateau quand il ne part pas carrément au loin avec son annexe en laissant son bateau sans surveillance.
Et là on en voit des gags et des manoeuvres faites n'importe comment...........On vous passe les détails mais dans l'ensemble les bateaux sont "massacrés" par des skippers qui n'en ont rien à faire......puisque ce n'est pas leur bateau!
De l'autre , le marin propriétaire qui bien souvent vit à bord de son très cher bateau ce qui est notre cas et le comportement est totalement différent.
Il fait très attention ou il met son bateau, et il respecte bien souvent les plus élémentaires règles de courtoisie et de bon sens marin.
Pareil , de temps en temps il y a aussi des exceptions!
N'y voyez là aucun sectarisme de notre part, mais c'est le sentiment que partage tous les gens que nous avons rencontrés.
Après chacun navigue comme il veut et on a vu des bateaux si petits que le notre nous semblait luxueux! Il faut dire qu'avec nos 36 pieds(11 mètres) nous faisons partie des petits bateaux de croisière ! La moyenne des bateaux est bien souvent de 40-45 pieds soit 12 à 13.50m.
Vu à Pointe à Pitre a coté de "Dyade" ce bateau de 6 m bricolé par son propriétaire et venant de suède!!!!! 39 jours à deux pour venir des Canaries et un cockpit si petit qu'il n'est pas possible d'être à deux dehors en même temps!
Vu aussi à Béquia, ce petit catamaran de Vannes d'environ 7 .50 m et sur ce bateau 4 adultes et 3 enfants!!!
Voilà un petit bout de plus de notre virée.
A bientôt pour la suite
Caroberto





jeudi 6 mai 2010







Le sud!
Ce mot, à lui seul et on dirait une chanson de Nino Ferrer!!!!!!
Nous ne sommes descendus que dans le sud des Antilles ce qui représente qu'une petite distance, soit environ 200 nm à peu près 360 km pour les terriens. Donc rien de loin et un chapelet d'iles, les Grenadines, permettant de naviguer à vue et de changer de mouillages quasiment tous les jours.
Nous avions décidé de rejoindre les iles les plus lointaines sans étape et de renter tranquillement en prenant notre temps et en musardant.
Nous avons donc directement rejoint Sainte Lucie en partant de Marie-Galante, avec une belle navigation de nuit.
En fait nous apprécions de naviguer la nuit parce qu'il fait frais! Repos bien mérité à Rodney Bay et mouillage la nuit suivante aux deux pitons, emblème national de cette ile, ancienne colonie anglaise. Impressionnants, ces 727 mètres de piton rocheux quasiment à l'a-pic du bateau et des fonds de 50 mètres à 10 mètres de la plage!
Impossible de mouiller sur ancre: par contre il y des bouées de mouillage mises en place par le parc national moyennant paiement. Cela permet tout de même de dormir tranquilles.
Nous avons aussi fait dans cette ile la connaissance de nos premiers "boats boys" et de tout le folklore qui va avec. Enfin, au début, nous voyions cela comme du folklore mais c'est une véritable vie économie qui s'est développée avec les bateaux de croisière et beaucoup n'ont que cela pour vivre.
Ces "boats boys" sont capables de vous trouver quasiment tout ce que vous voulez: boissons, poissons , langoustes, glace, pain frais ect....... le tout sans jamais être désobligeant ni désagréable même si on ne leur achête rien.
A ce jeu là les plaisanciers français sont plutôt bien vu et le contact est souvent facile malgré la barrière de la langue. Autre barrière , ici on paye en dollars caraïbes et ce qui complique encore la conversion c'est que le cours est basé sur le dollar US! Donc calcul mental obligé pour être sur de ne pas se faire gruger!
Mais là non plus , aucun souci sauf que la baguette de pain frais pour le petit dej via le gentil "boat boy" arrive au prix astronomique de 5 € sur le bateau! Il faut savoir ce que l'on veut!
A ce prix là, nous avons trouvé que le pain de mie du bord longue conservation est bon aussi mais il faut tout de même le griller!
Au mouillage à Canouan, on a rencontré Gaston, un gars qui habite sur cette petite ile et qui est arrivé à bord à la nage avec un filet rempli de quelques poissons à vendre. On lui a acheté quasiment tout sa pêche soit quatre poissons qu'il nous a vidé et préparé avec une bière bien fraiche sur la jupe arrière du bateau. La bière fraiche est aussi une bonne monnaie d'échange dans ces iles. En discutant avec lui, il nous a expliqué qu'il péchait pour payer la scolarité de ses enfants qui étaient sur l'ile de St Vincent distante de 30Km.
Un bon moment passé à parler avec ce pécheur. Je lui ai donné un bout de garcette pour réparer son fusil sous marin et il était heureux! Lui , il n'a même pas un bateau pour venir voir les plaisanciers. Et on a même vu des gars sur des planches à voile sans rame pagayant avec leurs mains venir nous vendre des fruits ou autre!
Salut Gaston et chapeau pour ce gars qui venait à la rencontre des bateaux déjà bien loin de la plage.
Aux Tobagos, on a eu affaire à Sidney autre "boat boys" plutot débrouillard celui là: lui il avait compris qu'en ayant des prix compétitifs, tu avais plus de clients et tu gagnais plus d'argent: moralité, c'était le seul de tous à avoir un bimini (taud de soleil fixe)pour se protéger du soleil sur son bateau.
Malgré tout, la constante de ces iles du sud, passé Saint Vincent, est la pauvreté.
En plus, de toutes ces iles, très peu ont de l'eau . Végétation rabougrie, très peu d'arbres et pas de verdure, ce qui les rend plutôt austères et monochromes.
Gaston n'avait pas vu la pluie depuis plus d'un an à Canouan.
Sans eau, le moindre développement touristique est très difficile voir impossible.
Donc les bateaux de plaisance de passage sont une manne providentielle pour ces iles.
A elles seules, ces iles du sud, les Grenadines, drainent d'ailleurs la majeure partie des bateaux de croisières et des bateaux de plaisance. Et on ne vous a pas encore parlé des bateaux de location , nous y reviendrons plus longument dans un autre épisode.
Voilà un petit bout de notre virée dans le sud, on vous laisse un peu sur votre faim mais vous ne vous rendez pas compte, on a du boulot et nous sommes forcement débordés.
Caro tond les pelouses autour de Routa et moi j'ai un bouquin à finir!
A bientôt pour la suite du "sud"!
Caroberto